27 octobre 2025

Une première édition placée sous le signe de l’innovation et de la collaboration

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Le 17 octobre 2025, le CAIJ a tenu la première édition de son Hackathon, sous le thème « L’intelligence artificielle au service de la doctrine », simultanément à Montréal et à Québec. Une journée d’innovation où les professionnels du droit et de la technologie ont uni leurs expertises.

Dès l’ouverture, Karine Mac Allister, directrice générale du CAIJ, a souligné la portée de cette initiative pour la communauté juridique : « C’est un moment important pour le CAIJ, mais aussi pour l’ensemble de nos membres. Ce hackathon marque une nouvelle étape dans notre volonté de faire de l’innovation et de l’intelligence artificielle de véritables leviers au service de la recherche juridique. »

Ayant pour but de comprendre le potentiel de l’intelligence artificielle, d’en maîtriser les usages, et d’en faire un outil complémentaire à notre offre de services afin de renforcer l’accompagnement des membres, cet événement s’inscrit pleinement dans la mission du CAIJ.

Trois défis ont rythmé ce Hackathon autour de l’utilisation des grands modèles de langues (en anglais, Large Language Models, LLMs) pour structurer, enrichir et valoriser la collection d’ouvrages numériques spécialisés en droit, notamment :

Les défis proposés ont stimulé la créativité, encouragé l’expérimentation et fait émerger de nouvelles pistes pour enrichir la recherche juridique, tout en plaçant la collaboration et l’apprentissage collectif au cœur du processus d’innovation.

Défi 1 — Résumé hiérarchique automatisé de doctrine

Concevoir un système capable de générer automatiquement des résumés structurés à plusieurs niveaux (livre → chapitres → sections) pour un ouvrage doctrinal, tout en respectant fidèlement sa structure logique et l’essence du texte.

Défi 2 — Analyse de l’évolution du droit à travers la doctrine

À partir de plusieurs versions annuelles de la Collection de droit, développer un outil capable de détecter les différences entre les versions annuelles reflétant les évolutions législatives, jurisprudentielles ou doctrinales.

Défi 3 — Génération automatique de carte d’apprentissage juridique

Créer un outil générant automatiquement des cartes d’apprentissage au format questions/réponses

À travers ces défis, Nicolas Garneau, Lead IA et R&D technologique du CAIJ, a souligné l’importance de la collaboration interdisciplinaire au cœur de cette première édition : « Ce hackathon a mis en lumière la richesse de la collaboration entre juristes et développeurs. En travaillant main dans la main, ils ont appris les uns des autres, croisant leurs expertises pour transformer des idées en prototypes concrets. C’est cette intelligence collective, nourrie par l’expérimentation, qui a donné toute sa valeur à la journée. »

Cette première édition s’est terminée dans une ambiance à la fois conviviale et stimulante, marquée par la présentation de projets aussi créatifs que pertinents. Parmi eux, un projet s’est démarqué et a retenu l’attention du jury.

Félicitation à :

  • Me Simon Blais Longtin – Avocat et bibliothécaire en soutien à l’IAg et disciplinaire en droit, Université de Montréal
  • Mme Valérie Bouchard – Chargée de cours en droit, Université du Québec à Montréal et Université Laval
  • Mme Caroline Sun – Étudiante en droit, Université de Montréal
  • M. Paolo Drago – Analyste programmeur, CAIJ

Leur projet ? Le Comparateur juridique (CAIJ), une solution innovante dont l’objectif est de comparer deux articles de doctrine issus de périodes différentes afin de repérer automatiquement les modifications pertinentes sur le plan doctrinal, législatif et jurisprudentiel.

Les résultats sont présentés dans un tableau structuré, facilitant la visualisation des écarts entre les deux versions et offrant la possibilité de télécharger ces données sous forme de fichier CSV.

Cette solution permet de réduire significativement le temps d’analyse nécessaire aux juristes pour identifier les évolutions d’un texte au fil des années.

En conclusion de cette journée, l’honorable Clément Samson, juge à la Cour supérieure du Québec, et membre du jury lors du hackathon, a salué le travail des participantes et participants en ces termes : « Je suis content de voir que, pour favoriser cet accès à la justice, on bénéficie de talents comme vous, qui avez cette capacité, grâce à votre multidisciplinarité, de conjuguer la technologie et le droit pour maintenir une règle de droit solide. C’est rafraîchissant, et même rassurant, de vous voir faire un tel exercice en cinq heures et d’être capables de livrer une réflexion. Moi, ça me rassure. En tout cas, bravo et merci. »

Au-delà de la reconnaissance accordée aux lauréats et aux brillantes idées développées par l’ensemble des équipes tout au long de cette journée d’expérimentation, le succès de cet événement ouvre la voie à de nouvelles collaborations entre les milieux juridique et technologique.

« Cette première édition n’est qu’un point de départ. Les idées, les échanges et les prototypes issus du hackathon nourriront nos réflexions et inspireront de nouvelles initiatives au CAIJ. »Karine Mac Allister, directrice générale du CAIJ

Fort de l’enthousiasme suscité par cette première rencontre et de la richesse des échanges qu’elle a générés, le CAIJ envisage déjà de renouveler l’expérience. Bien que la forme de la prochaine édition reste à définir, une chose est certaine : le dialogue entre juristes et technologues continuera d’alimenter les projets du CAIJ.

Ce hackathon s’inscrit dans une vision plus large : celle d’un CAIJ acteur du changement, qui place l’innovation, la donnée et la technologie au cœur de sa stratégie.

Dans cette continuité, le CAIJ conçoit actuellement un outil propulsé par l’intelligence artificielle, permettant de trouver rapidement des résultats pertinents en doctrine, jurisprudence et législation à partir d’une requête en langage naturel. Plus besoin de maîtriser les opérateurs booléens (comme ANDOR ou NOT, qui servent à combiner ou exclure des mots-clés) : l’IA comprendra le sens des mots et proposera directement les sources correspondantes. L’utilisateur pourra ensuite analyser plus en profondeur chaque document à l’aide d’un assistant IA (grand modèle de langage), afin d’affiner ou de compléter sa recherche.

« Avec ce nouvel outil, nous voulons offrir aux juristes une expérience de recherche plus précise, fluide et intuitive. En combinant l’intelligence artificielle à la richesse du savoir juridique, nous faisons un pas de plus vers un CAIJ plus agile, plus innovant et encore plus proche des besoins de ses membres. » Nicolas Garneau, Lead IA et R&D technologique du CAIJ

Le CAIJ remercie l’ensemble des participants et participantes pour leur créativité, leur engagement et leur esprit de collaboration. Un remerciement particulier est adressé aux membres du jury pour leur rôle déterminant dans la réussite de cette première édition. Enfin, le CAIJ souligne le soutien et l’enthousiasme de toutes celles et de tous ceux qui ont contribué à faire de cet événement une réussite collective et une source d’inspiration pour l’avenir.